Les nouvelles technologies ont créé plus d’emplois qu’elles n’en ont détruits

Les inquiétudes liées aux développements industriels et technologiques ne sont pas nouveaux, hier on craignait les caisses automatiques, aujourd’hui on a peur que les chauffeurs de taxi soient remplacés par des voitures qui conduisent toute seules. La bataille entre la machine et l’homme n’est pas finie.
Une récente étude réalisée par Deloitte apporte un nouvel éclairage sur les effets des nouvelles technologies sur l’emploi, en utilisant des données anglaises et galloises de recensement remontant à 1871. Leur conclusion est rassurante : les nouvelles technologies sont une source de création d’emplois. Par exemple, depuis 1950 le nombre d’employés de bar a été multiplié par quatre, et le nombre de coiffeurs a aussi augmenté. La technologie a augmenté le pouvoir d’achat et donc créé de nouvelles demandes et de nouveaux métiers.

La baisse du nombre d’emplois dans le secteur agricole et manufacturier est largement compensée par la création de nouveaux emplois dans les secteurs de la santé, des technologies et des services.  Les machines vont de plus en plus effectuer des tâches répétitives et laborieuses, mais ne supprimeront pas les besoins en travail humain, pas plus que depuis 150 ans.

Voici les principales informations recueillies par l’étude :

  • Le nombre de postes dont les tâches sont monotones, répétitives et dangereuses ont diminués. Dans certains secteurs des métiers ont clairement disparus à cause des nouvelles technologies, particulièrement les métiers qui impliquaient de la force physique humaine, mais cela fait augmenter la productivité. En Angleterre c’est l’agriculture qui est en première ligne.
  • Il y a un profond changement dans la nature du travail, qui passe de l’utilisation de la force brute (physique) à la prestation de services dans la santé, l’éducation, et l’assistance à la personne. L’étude a enregistré une progression de 909% des métiers d’infirmier(e)s et assistants dans les deux dernières décennies, de 580 % des métiers de l’éducation, de 183% des métiers du bien-être et des logements.
  • Les nouvelles technologies ont boosté les emplois dans le secteur des connaissances : la médecine, l’éducation et les services aux professionnels ont bénéficié d’une hausse de productivité et donc d’une progression des recrutements. L’accès facilité à l’information et le rythme accéléré des communications a révolutionné les industries dépendantes des connaissances. En parallèle les salaires ont progressés, ainsi que la demande. Il y a par exemple aujourd’hui 20 fois plus de comptables qu’il y a 140 ans.
  • Les modes de consommation ont changé. Les progrès technologiques ont fait baisser les prix des produits comme la nourriture, les télévisions et appareils de cuisine. En Angleterre, le prix des voitures a été divisé par deux depuis les 25 dernières années. Ce qui permet de dépenser en divertissements, et donc de créer de nouvelles demandes et nouveaux métiers.

Si des métiers disparaissent, d’autres sont créés, ou sont transformés. Par exemple, la baisse des prix de nombreux produits de consommation permet de dépenser plus en soins à la personne, comme en coiffure, ou il existe aujourd’hui 1 coiffeur pour 287 personnes, contre 1 pour 1793 en 1871.