« Les Barbares prennent d’assaut les vieilles citadelles et vont dominer le monde. » c’est ce que l’on peut lire sur la home du site web de « Les Barbares attaquent ». Ça pourrait faire un peu peur… En fait, les Barbares attaquent est le titre d’un cycle de conférences lancé cette année par The Family, entreprise d’investissement qui propose des programmes de mentoring pour les startups, co-fondée par Alice Zagury ( ex-Le Camping), Oussama Ammar (multi-entrepreneur, ex-fondateur d’Hypios), et Nicolas Colin (Inspecteur des finances, ex-entrepreneur et auteur de l’Age de la Multitude).
Ces conférences convient régulièrement des cadres et parlementaires, afin de leur parler du regard que portent les acteurs de l’économie numérique sur des sujets très actuels comme : la réforme du territoire français, l’agriculture, l’énergie, les financements, le retail. Voici les vidéos de ces conférences. L’objectif est de convaincre ceux qui disent qu’on ne comprend rien à la révolution numérique, qu’elle a en fait la capacité de participer à la remise en mouvement économique de la France.
Le parti pris des « barbares » est que l’économie numérique se superpose à l’économie traditionnelle et la transforme progressivement. La révolution numérique a pris fin il y a une quinzaine d’années lorsque a éclaté la bulle technologique. Nous sommes alors aujourd’hui dans un nouveau paradigme de croissance « techno économique », où il est nécessaire de comprendre ce nouveau paradigme et d’en appliquer les enseignements pour transformer notre économie.
L’économie numérique étant largement dominée par les Etats Unis, c’est la source essentielle d’inspiration de ces barbares d’experts.
Ils pensent que tout le monde peut devenir entrepreneur, et que la diversité des profils constitue une des plus grandes forces des entreprises. Ils pensent aussi que la domination d’une entreprise sur un secteur est hégémonique ou elle n’est pas. Preuves en sont, les parts de marché de Google, Facebook ou Amazon qui, en quelques années, ont su révolutionner leurs secteurs et s’y imposer.
Si ces entreprises sont devenues des géants, c’est aussi parce qu’elles ont réussi à s’allier avec leurs utilisateurs. On parle de web 2.0, de user generated content (contenus générés par l’utilisateur), de crowdsourcing, d’économie contributive, de wikinomics, de pollinisation…
Et puis, seuls certains comportements permettent de donner toute leur puissance à des projets innovants. Être un « barbare », c’est un état d’esprit. La France a longtemps été un pays où la vision de l’échec a freiné voire bloqué l’entrepreneuriat. Débarrassés de la peur de l’échec et de l’avenir, les entrepreneurs peuvent alors prendre tous les risques et devenir des « barbares ».
De nombreux entrepreneurs français peuvent illustrer cette méthode, comme par exemple :
– Pierre Pessiardi, qui a, entre autres, mis en ligne le portail national data.gouv.fr, qui donne accès gratuitement à des données recueillies par l’Etat, mais aussi le service de marchés publics simplifiés, qui permet à une entreprise de répondre à un marché public avec son seul numéro SIRET.
– Frédéric Mazzella, le fondateur de Blablacar, service de covoiturage en ligne, que la SNCF voit comme un concurrent féroce.
– Xavier Duportet, co-fondateur de PhageX, start-up de biotechnologie, qui grâce à sa technologie de rupture a créé des antibiotiques intelligents.
– Jean-Baptiste Rudelle, co-fondateur de Critéo, qui grâce à la technologie, les données, et la science permet aux annonceurs de générer plus de ventes grâce à de la publicité personnalisée.
Le discours des « barbares » commence à devenir influent dans le privé, mais aussi dans le public. Par exemple, Fleur Pellerin fait la promotion de la French Tech, mouvement de mobilisation collective pour la croissance et le rayonnement des startups numériques françaises. Bercy a commandé une mission d’étude et de prospective sur la transformation numérique. Et le Premier Ministre souhaite importer l’approche start up dans l’Etat en confiant à Etalab la politique d’ouverture et de partage des données publiques pour la modernisation de l’action publique.
A suivre…