M-commerce, paiement sur mobile : des promesses à la réalité …

Selon une enquête réalisée par la Fevad et LSA en mars 2013 auprès des dirigeants de 79 sites marchands, 76% placent le m-commerce en tête des leviers de croissance pour le futur. Et selon une étude Forrester, les revenus du m-commerce devraient passer de 1,4 milliards d’euros en 2011 à 19,2 milliards en 2017.

Alors que les tablettes sont généralement utilisées à la maison pour des achats concertés, le Smartphone est utilisé par des utilisateurs pressés qui souhaitent gagner du temps pour des achats plus personnels, des achats plus impulsifs aussi. Le m- commerce ne cannibalise pas le commerce sur PC, au contraire il offre juste davantage d’opportunités de commerce.

Mais rares sont les e-commerçants ayant déjà réussi à tirer profit du m-commerce. Seuls quelques grands noms tels qu’eBay ou Amazon y sont parvenus.
D’une part, encore peu de commerçants ont créé des plateformes m-commerce et ensuite une stratégie m-commerce ne se décrète pas, elle se construit. Elle doit s’inscrire dans une stratégie globale multicanale, et non la remplacer.
D’autre part il faut des contenus appropriés pour les mobiles qui répondent aux attentes des utilisateurs et des interactions personnalisées : le push notification, la géo-localisation via une puce GPS, la reconnaissance de tags.  Pour la personnalisation et l’interaction, une appli mobile m-commerce peut par exemple permettre à un commerçant d’informer ses clients de promotions exceptionnelles, d’arrivage de nouveaux produits, prévenir d’horaires d’ouverture et fermeture exceptionnelles, envoyer des rappels de rdv, prévenir de la disponibilité d’un article, d’une commande. Il faut aussi un catalogue facilement accessible, une navigation simple, pour assurer la rapidité, la simplicité et la sécurité de l’expérience d’achat. Ces challenges sont encore difficiles à relever sur le mobile mais la 4G répondra bientôt aux exigences de rapidité.

Il semble que les paiements via mobiles sont en progression (la valeur de toutes les transactions mobiles atteindra 235 milliards de dollars cette année, en hausse de 44% par rapport à 2012) mais Gartner a réduit ses prévisions pour la croissance des paiements mobiles dans les années à venir suite à l’observation des résultats en 2012 qui sont plus lents que prévus.

Pour eux, la plupart des transactions ne viendront pas de paiements en ligne, mais de transferts d’argent, qui sont nettement moins cher sur les téléphones mobiles. 71% de la valeur des transactions de paiement sur mobile sera constitué de transferts d’argent. Les gens n’achètent pas beaucoup sur leurs mobiles parce que l’expérience d’achat sur ​​les Smartphones doit encore être optimisée.

Et puis il y a aussi les paiements sans contact – qui utilisent les communications NFC en champ proche (Near Field Communication), une technologie de communication sans-fil à courte portée – qui s’en tirent particulièrement mal en 2012. L’an dernier, Gartner prédisait que les paiements NFC s’élèveraient à 38 milliards de dollars en 2016, mais a réduit aujourd’hui que la prévision de 40% à 22 milliards de dollars.
La raison majeure de la lenteur de l’adoption de la technologie NFC pour le paiement sans contact est  le manque de proposition de valeur pour les consommateurs. En fait, le paiement mobile sans contact n’offre pas d’avantages évidents par rapport au paiement en espèces ou par carte. Pour gagner en intérêt, il devrait  être intégré à d’autres services, comme par exemple les avantages fidélité, des réductions, des cadeaux.

Mais certains ont tout de même mis en place des stratégies et plateformes m-commerce qui fonctionnent très bien et promettent des progressions importantes. Par exemple, vente-privee.com enregistre une part importante de son chiffre d’affaires : 26%, via le canal mobile. Ou encore, un voyage est acheté sur un terminal mobile (smartphone ou tablette) toutes les cinq secondes sur Voyages-sncf.com. Et pour eBay France, d’ici fin 2013, un quart du chiffre d’affaires sera réalisé par le mobile.
(Une infographie intéressante par Ediatis sur le m-commerce en France.)

Le public est donc prêt et disposé à m-acheter, et il existe de bonnes m-pratiques mises en place par ces m-commerçants. Il y a plus qu’à s’y m-mettre et les promesses se transformeront en réalités !