À bien des égards, le terme « Big data » pourrait être le plus grand euphémisme dans l’histoire des entreprises. La quantité d’informations désignée par ce terme est stupéfiante. IBM estime que les êtres humains produisent aujourd’hui plus de 2,5 trillions d’octets de données quotidiennement, et que 90 % des données mondiales ont été générées au cours des deux dernières années. Les archives de la Bibliothèque du Congrès représentent actuellement 285 téraoctets de données et s’accroissent au rythme de cinq téraoctets par mois (soit environ 60 téraoctets par an).
C’est donc un véritable marché, qui a émergé autour de l’exploitation de la masse de données informatiques disponibles. Il est estimé à 28 milliards de dollars (22 milliards d’euros) par le cabinet Gartner pour 2012, et 36 milliards pour 2013.
Selon une étude MarketsandMarkets, De 2013 à 2018, le marché du big data devrait progresser annuellement de 25,52 %, et atteindre 46,34 milliards de dollars en 2018. Les services tireront la plus grosse part du jeu, tandis que les logiciels enregistreront également une forte progression annuelle de 28,7 %.
Développer sa capacité à identifier et manipuler rapidement ces informations pertinentes, c’est le besoin le plus pressant des entreprises fonctionnant à l’ère du Big data.
Et qui va les y aider ?
En premier lieu ceux qui fournissent des outils d’analyse et des plateformes de gestion des données, c’est-à-dire :
Les vendeurs de matériel : serveurs, stockage et équipements réseaux.
Les vendeurs de logiciels : big data analytics, outils de recherche et de visualisation, bases de données, produits et distributions Hadoop, et logiciels systèmes.
Les vendeurs de services : consulting, intégration et déploiement, formation.
Les vendeurs de services Cloud : Big-Data-as-a-service, hadoop-as-a-service, analytics & visualization as service, et data-as-a-service.
Mais tout cela coute cher en temps, ressources, et en argent… est-ce vraiment bien utile ?
Une des grandes valeurs ajoutées du Big Data c’est de permettre un meilleur suivi de l’activité, de la chaîne logistique, de détecter des erreurs, faire de la maintenance prédictive, donc optimiser ses processus opérationnels et réduire ses coûts. C’est aussi la possibilité d’un meilleur ciblage marketing, donc une augmentation du chiffre d’affaires et une croissance des parts de marché.
Par exemple, UPS, la plus grande entreprise mondiale de livraison, a installé des capteurs sur certaines pièces de ses véhicules pour identifier leur future usure et besoin de remplacement. Les données recueillies n’identifient pas les sources des problèmes mais indiquent les pièces à changer pour prévenir des incidents coûteux.
Au Canada, des chercheurs ont mit au point un moyen de localiser les infections chez les bébés prématurés avant que les symptômes visibles n’apparaissent.
Ou encore, une idée plus folle: l’étude de M. Shigeomi, professeur à l’institut avancé de technologie industrielle de Tokyo. – Big Data: A Revolution That Will Transform How We Live, Work, and Think – il étudie la manière dont ll’Homme se tient assis. Sa posture, ses contours et la distribution de sa masse corporelle constituent des informations quantifiables et analysables, grâce à des capteurs placés sur un siège automobile. Les résultats permettent d’identifier une personne avec une précision de 98%. On pourrait se demander en quoi l’analyse d’une paire de fesses peut être utile… et pourtant, les applications en vue sont des affaires prometteuses : création de systèmes antivol pour l’industrie automobile, ou encore de systèmes d’alertes ou de freinage lorsqu’un conducteur s’assoupit au volant.
Le Big Data est une source inépuisable de création de futurs outils qui répondront de mieux en mieux à nos besoins, et une source plus que prometteuse de Big Business…