On en rêve depuis des années : le PC virtuel. Pourquoi continuer de se trimballer avec un ordinateur qui doit avoir Windows, risquer de se faire voler ses données cruciales, alors qu’à la place on pourrait accéder à ces données depuis n’importe où et avec n’importe quel appareil ?
Jusqu’à encore récemment l’idée était à peine considérée, aujourd’hui elle l’est. Le groupe d’étude 451 estime que d’ici à 2015, le marché des bureaux virtuels sera de 5,6 milliards de dollars. Pour IDC, la part de ces bureaux hébergés dans le cloud sera de 600 million de dollars d’ici à 2016, avec une croissance 84% par an.
Le concept de bureau dans les nuages changera aussi la manière dont les utilisateurs accèdent à leurs données de travail et le type d’appareil qu’ils utilisent. Avec la migration vers la tablette, il n’y aura bientôt plus besoin de souris, de clavier, et même de PC. C’est-à-dire que l’on pourra utiliser n’importe quel tablette ou smartphone, et avec juste un login, on pourra accéder à son bureau, dans l’état où on l’avait laissé la dernière fois.
Beaucoup d’entreprises guettent cette évolution, certaines attendent que la technologie cloud murisse, que les réseaux deviennent plus rapides, et que les utilisateurs deviennent plus habitués à ne plus posséder leur logiciels. Nous y sommes presque.
Dans les entreprises précurseurs de ces bureaux hébergés on trouve Citrix, VMware, Dell etc.
D’autres acteurs attendent au tournant : Amazon, Google, ils attendent l’opportunité de pouvoir vendre des bureaux dans le nuage, une source de rentrées précieuse puisqu’elle concernera des millions d’utilisateurs.
Et puis il y a tous les fournisseurs de services gérés, les fournisseurs télécoms, qui aujourd’hui gèrent des services externalisés tels que les emails et les sites web, et même parfois tout un département IT. Ils répondent aux besoins de PME/PMI qui n’ont pas de personnel informatique ou de datacenters. Ces fournisseurs vont eux aussi surfer sur l’opportunité des bureaux virtuels et offriront des services qui pourront répondre à des besoins spécifiques, contrairement aux grands acteurs qui ne peuvent pas facilement personnaliser leurs offres.
Vers ou cela va-t-il nous mener ?
Déjà, vers un changement des modes de consommation et de travail, le type d’appareils utilisé et la manière de les utiliser. Aujourd’hui le travail se déroule au bureau, là où se trouve le PC. Dans le futur, sans la nécessité de s’encombrer d’un PC, les collaborateurs travailleront de la maison ou depuis un autre lieu que le bureau. Cette manière de faire améliorera le rapport qualité de vie privée/ vie professionnelle, et donc la satisfaction des employés.
Certaines entreprises préfèreront quand même que leurs employés viennent au bureau, mais avec toutes les données dans le cloud, plus de problème de perte de données lorsqu’un appareil est volé ou perdu. Il sera plus simple d’intégrer les nouveaux collaborateurs, de les rendre plus mobiles, de leur proposer un choix d’appareils et surtout, les entreprises pourront contrôler leurs données, leur sécurité, et y accéder depuis un point central, à tout moment.
Certaines entreprises pourraient aussi accélérer la tendance BYOD et ne plus acheter de PC à leurs collaborateurs. Etant donné que beaucoup préfèrent leur propre équipement à ceux proposés par l’entreprise, le bureau dans le nuage éliminera cette nécessité d’imposer un équipement spécifique.
Les DSI pourront alors gérer de manière centrale les données entreprise tout en permettant l’utilisation de tout type d’équipement mobile.
Le changement impactera aussi les éditeurs de logiciels : on passera de l’achat d’applications à l’achat de services. Cela permettra aux entreprises d’alléger leurs charges d’achat et maintenance d’ordinateurs et de les transformer en dépenses mensuelles. S’abonner à un service mensuel signifie aussi que le service sera toujours mis à jour, qu’il suffira de cliquer sur un bouton.