La centaine de millions de smartphones et tablettes utilisées dans le monde sont des signes avant-coureurs d’une révolution qui va bien au-delà de ce que nous connaissons du marché mobile aujourd’hui. Ce phénomène de marché de masse a déjà 10 ans, et à l’origine portait sur l’accessibilité d’un monde toujours connecté. Ou que l’on se trouve et n’importe quand, la technologie nous gardait connectés, d’abord via la voix, puis via l’email, et aujourd’hui via les réseaux sociaux. Le mobile était un moyen d’interagir en temps réel avec un monde de plus en plus interactif.
Cette vision a évolué avec les smartphones et tablettes, l’attraction pour la mobilité a évolué bien au-delà de cette interaction. Aujourd’hui le marché du mobile a étendu et multiplié les usages basés sur des expériences utilisateurs uniques. Ces expériences promettent de changer notre conception de ce qu’est la mobilité, et montre que la mobilité n’est après tout pas l’unique chose que les entreprises et consommateurs recherchent.
Trois tendances se sont greffées à la révolution mobile qui ont changé la manière dont les utilisateurs dans et à l’extérieur de l’entreprise consomment la technologie. La multiplication de petites applications faciles à utiliser, des app store en ligne où les développeurs vendent leurs applications, et des expériences utilisateurs via le toucher sont les moyens principaux via lesquels les utilisateurs interagissent avec la technologie. Ces tendances n’ont pas seulement pour objectif d’être mises à disposition sur un appareil uniquement mobile. Notamment pour les entreprises, ou une majorité de processus métiers ne se déroulent pas nécessairement en situation de déplacement, et où beaucoup de processus nécessitent un travail qui n’est pas possible de faire sur une tablette ou un smartphone. Même si leurs ventes ont dépassé celles des PC depuis plus de deux ans, il reste un nombre important de processus qui sont mieux réalisés sur un bureau, avec un PC. Que ce soit parce que le travail nécessite l’utilisation d’un vrai clavier ou souris, ou d’avoir plus d’espace que sur un écran 9,7, ou les deux, il est évident qu’aucune entreprise ne peut gérer tous les aspects de ses activités sur une tablette ou un smartphone.
La chose que les deux ont en commun c’est l’expérience du toucher. La tablette et le smartphone ont créé une attente d’expérience par le toucher qui va révolutionner l’entreprise et ses processus. Les départements qui travaillent avec des ERP, comme par exemple la finance, les ressources humaines, les gestionnaires, ont tous des smartphones et tablettes. Beaucoup d’entre eux se voient de de plus en plus souvent essayer de toucher des écrans qui ne sont pas tactiles au cours de leur travail. L’habitude des touch screen est très présente. C’est ce qui fait du toucher un facteur important de croissance du phénomène BYOD, et peut être son résultat le plus significatif. Ces utilisateurs qui cherchent inconsciemment à toucher leur écran vont réussir à introduire les ordinateurs à écran tactile dans l’entreprise de la même manière qu’ils ont réussi à introduire les smartphones et tablettes. Ce qui fait penser à la révolution de l’interface graphique des années 80 : l’écran vert a commencé à devenir ancien dès lors que les utilisateurs se sont familiarisés avec des interfaces graphiques plus ergonomiques et agréables. C’est là que le mouvement de fond de re conception des logiciels d’entreprises a été entrepris.
Ce qui va changer c’est que la révolution du toucher ne va pas créer un mouvement de re conception du back office de l’entreprise, parce que grâce aux améliorations des services web et des conceptions d’interface d’applications, l’expérience utilisateur peut être facilement revue et adaptée pour une utilisation avec le toucher. En attendant, les progrès à faire en matière de fonctionnalités des logiciels sera compensé par une combinaison d’application pour bureau et mobiles. Le toucher, et non la mobilité, sera le dénominateur commun. Et il sera disponible aussi dans les app store.
Très rapidement on verra un nouveau genre d’applications, de type hybride mobile/fixe, qui pour les deux offrira l’expérience utilisateur nécessaire selon qu’une tache doit être réalisée sur un appareil mobile ou fixe. La distinction que l’on fait entre les applis qui affichent de l’information et celles qui les créent disparaitra. Les systèmes d’opération permettront aux développeurs de créer des applis qui répondront à la fois aux exigences mobiles et fixes, la création et la consommation, sans avoir à créer deux applis différentes basées sur des langages différents.
Et là, la mobilité et le toucher deviendront des caractéristiques basiques qui serviront de base pour d’autres innovations et fonctionnalités. Le collaborateur, qu’il soit basé à son bureau ou qu’il voyage autour du monde, sera plus productif, jusqu’à la prochaine révolution qui nous montrera combien nous sommes devenus improductifs…