« Internet a changé le monde des années 1990, le Big Data va changer celui des années 2010, C’est un nouveau pétrole pour une nouvelle société de l’information » anticipe Chuck Hollis, directeur technique de EMC et gourou du Big Data. Il ajoute aussi « Chaque nouvelle technologie s’accompagne d’une crainte. Le feu, l’électricité, internet, le Big Data… le bon s’accompagne toujours de mauvais, il faut veiller à ne pas basculer. »
Dans une récente étude, Gartner affirme que 64% des organisations dans le monde ont investi dans le big data ou ont prévu de le faire.
Et les outils sont de plus en plus perfectionnés, ceux de la sémantique par exemple, qui peuvent analyser les différents sentiments manifestés en temps réel sur les réseaux sociaux, même le second degré.
Et ils continuent de se multiplier, après les réseaux sociaux, les futurs objets connectés livreront aussi leurs informations : lunettes, voitures, compteurs électriques, télé, etc. ce qui augure de nouvelles montagnes de données.
La corrélation entre les données offre aux entreprises une base de connaissances qui favorise la prise de décision opérationnelle et la prévision stratégique. In fine, il permet d’optimiser la rentabilité et la croissance.
C’est-à-dire que via la prévision, on peut mieux répondre aux besoins des utilisateurs. Par exemple, on a déjà vu que Google est capable de prédire les épidémies de grippe, avant que les médecins eux-mêmes aient pu remonter le problème. Si les assureurs pouvaient corréler ce type d’informations avec ma localisation, mes habitudes et un modèle de comportement, ils pourraient soit me proposer une vaccination, soit augmenter ses provisions pour risques.
Grâce au Big Data, une enseigne textile aux Etats Unis a mis en place un système qui permet, en liaison avec des étiquettes électroniques, de modifier chaque semaine le prix de l’intégralité des produits en quelques minutes. Le magasin peut ainsi proposer des démarques au bon moment et adapter ses prix pour un meilleur écoulement de ses stocks.
Ou encore, les Giants de San Francisco, l’équipe de baseball américain championne du monde et championne de la ligue nationale, a mis en place une tarification dynamique permettant de modifier le prix des billets en fonction de la demande, et ce, jusqu’à la dernière minute. L’idée étant d’adapter les tarifs à la demande pour éviter la mévente et mieux exploiter les phénomènes d’enchères (qui profitent plutôt au marché noir).
Se pose alors la question de l’acceptation des utilisateurs sur la limite à donner à cette collecte de données sur eux. En France, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) impose une anonymisation des données personnelles. Le croisement des informations sur les internautes pour un meilleur ciblage ne se fait ainsi pas sur une personne en particulier mais sur une catégorie d’utilisateurs. En Europe, le sujet est aussi pris en main par la Commission européenne qui travaille sur un projet de création de nouveau règlement sur la protection des données personnelles. Il a pour vocation la mise à jour radicale des instruments juridiques de l’UE sur ce sujet.
Si le Big Data est le nouveau pétrole (voir cette infographie), il n’est rien sans la décision finale qui revient toujours à l’homme derrière la machine, et ne génère des profits que lorsque l’on maîtrise le passage de la donnée à l’information, grâce aux nouveaux et puissants outils techniques.