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Pedro Sousa, PDG de Plenium, Service Informatique

Pedro Sousa est le PDG de Plenium, Service Informatique. Né à Lisbonne, il a découvert la France et surtout Paris lorsqu’il a étudié l’INSEAD. Auparavant il a toujours travaillé dans les domaines marketing et commercial du secteur de la grande distribution au Portugal. Il a repris Plenium, Service Informatique, en 2003.


Plenium, Service Informatique
Plenium, Service Informatique est une entreprise de services du numérique ayant pour activité principale le service informatique de qualité, orientée PME/PMI. Notre cœur de métier est l’infogérance, avec l’offre Informatique Durable. Elle a pour objectif d’assurer aux PME un développement pérenne. Cette offre propose une maintenance informatique  en temps réel et prédictive, pour une meilleure qualité de service. Plenium fait ainsi profiter ses clients d’un véritable bond qualitatif en matière de disponibilité, de sécurité et de performance des infrastructures informatiques. Plenium a ainsi développé une offre complète dédiée aux PME/PMI afin de permettre la sous-traitance, totale ou partielle, de la gestion informatique.

Quelle est selon vous la technologie la plus intéressante du moment ?

En ce moment on parle beaucoup des objets connectés, mais dans notre domaine, nous appelons cela les services managés. Nous sommes aujourd’hui capables de gérer les outils informatiques (postes, serveurs, réseaux, …) des PME/PMI en temps réel et de façon prédictive où qu’ils soient dans le Monde. Cela nous permet d’anticiper les problèmes techniques, pour les résoudre avant qu’ils ne soient bloquants pour les utilisateurs. Nous réduisons ainsi au maximum les pertes de productivité liées à l’informatique. Cette gestion globale est faite à partir d’une plateforme de supervision partiellement automatisée. Cette technologie commence seulement à faire ses premiers pas dans la PME/PMI en France.

Quelle est selon vous la technologie qui fait du buzz et qui ne sert à rien pour le moment ? 

Il y a plusieurs technologies « à la mode »: Machine Learning, Internet des objets, Robotisation, impression 3D, Big Data, Cloud, Social, Mobilité, …
Je dirais que dans le monde PME le Big Data et le Machine Learning sont pour l’instant les technologies les moins utilisées. D’une part parce que le ticket d’entrée financier est très élevé, de l’autre parce que la complexité de ces sujets exige beaucoup de compétences et d’expertises techniques. Il faut aussi distinguer les effets d’annonces venant du marketing, de la vraie valeur ajoutée pour les entreprises.

Un exemple de projet sur lequel vous avez travaillé, pour lequel, sans une technologie lancée ces cinq dernières années, rien n’aurait été possible ?

Il y en a plusieurs. Le plus important est peut-être la virtualisation de serveur qui permet aux PME d’avoir un vrai plan de reprise d’activité, au point de pouvoir remonter une application critique en quelques minutes. Possible d’un point de vue technique depuis très longtemps cela n’aurait pas été réaliste il y a encore 5 ans car ce n’aurait pas été économiquement viable pour les PME. Depuis environs 4 ans, progressivement, les PME utilisent la virtualisation non seulement pour le plan de reprise d’activité mais aussi pour introduire de la souplesse dans la gestion et dans l’évolution des infrastructures, pour réduire les coûts, pour consolider leurs serveurs sur une plateforme unique, et pour pouvoir atteindre un taux de disponibilité de 99,9%. Cette technologie n’est pas encore très répandue mais le taux de pénétration progresse à bon rythme.

En quoi les nouvelles technologies ont transformé votre rôle ? 

Le mien en tant que PDG pas beaucoup. Celui de Plenium a évolué très rapidement. Par exemple, dans la maintenance informatique il y a 10 ans nous étions encore cantonnés à intervenir physiquement chez les clients pour gérer les postes, les serveurs et les réseaux. Aujourd’hui 98,7% de nos services peuvent être produits à distance. Nous installons des serveurs au Canada ou en Angleterre sans jamais y mettre les pieds.
De plus, il y a 10 ans notre rôle était essentiellement réactif. Aujourd’hui plus de 60% de nos actions sont totalement préventives et proactives. La technologie nous a permis d’augmenter considérablement la disponibilité des équipements, leur performance et les niveaux de sécurité.

Quelle est la nouvelle technologie qui n’existe pas encore et qui sera révolutionnaire demain ?

Si quelqu’un arrive à créer une technologie qui résout des grands problèmes sociétaux comme le racisme, la pauvreté ou la corruption ce serait vraiment révolutionnaire… En attendant je me dis qu’une technologie simple comme la création du container a permis l’explosion du commerce mondial et un développement économique sans précédents. Peut-être que nous pourrions utiliser une autre « technologie », le télétravail, pour résoudre au moins partiellement les problèmes de déplacement quotidiens dans les métropoles. Imaginez ce que  ça serait si tous les Franciliens qui travaillent dans des bureaux pouvaient le faire chez eux 2 jours par semaine. Chez Plenium nous le faisons, et c’est un vrai bonheur.

Que conseillez-vous aux étudiants qui sortent de l’école aujourd’hui et seront les DG de demain ?

Faites preuve de curiosité, de persévérance et de respect. Mais n’essayez pas de faire plaisir à tout le monde.  Le succès se nourrit de beaucoup d’échecs. C’est pourquoi dans le chemin vers le succès nous devons douter de nos certitudes. L’expérience m’a appris qu’il y a deux choses qu’un DG doit cultiver : la patience quand nous n’avons rien, et notre attitude quand nous avons tout.

Quel est le meilleur conseil qu’on vous ait donné ? (qui vous l’a donné ?)

« Ever tried. Ever failed. No matter. Try again. Fail again. Fail better. » Samuel Beckett.

Quelle question voulez-vous que je vous pose ? Et quelle est votre réponse ?

Quel est le principal besoin d’évolution des PME Françaises aujourd’hui ?

Le principal besoin d’évolution est dans la façon de penser l’informatique. Aujourd’hui encore lorsque l’on demande aux PME quels sont leurs besoins, la réponse la plus fréquente est « il faut que ça marche ». Alors que le dirigeant ne sait pas à quel point l’informatique génère des coûts cachés au sein de sa PME, surtout en ce qui concerne les pertes de productivité liées à l’informatique. Nous attirons aussi régulièrement leur attention sur toutes les problématiques de pertes de données, de capacité de production, de chiffre d’affaires ou de clients. Les statistiques sur le taux de faillite des entreprises dans l’année suivant un crash informatique majeur sont accablantes, et trop rares sont les PME qui ont mis en place un plan de reprise d’activité.

Ces coûts cachés ne sont pas directement visibles dans le compte de résultats, cependant ils ont un impact très important sur la rentabilité des entreprises.

Un autre constat que je fais régulièrement c’est ce besoin croissant de réduire le stress induit par l’informatique, notamment auprès des utilisateurs finaux. C’est une autre source souvent négligée de pertes de productivité, et encore plus grave, de perte de motivation.

Enfin, dans un environnement en perpétuel changement, il est vital que l’informatique évolue pour donner à la PME les solutions pour accroître sa compétitivité. Les gains de productivité potentiels de premier niveau passent par exemple par davantage de mobilité, plus de flexibilité, ou du télétravail.  Puis nous devons aller beaucoup plus loin dans les solutions qui vont générer de la compétitivité. Ce qui fait vraiment la différence face à la concurrence, ce sont les solutions qui vont permettre de fiabiliser et dématérialiser les processus internes, de mieux acquérir et fidéliser les clients, de mieux collaborer avec ses partenaires, de favoriser l’innovation métier.
Ce sont des problématiques complexes mais passionnantes !