Les nouvelles technologies font partie intégrante de nos vies et pourtant peu d’entre nous savent que leur usage est aujourd’hui, selon une étude de l’Université de Dresde, responsable de plus de 2 % des gaz à effet de serre. Selon cette même étude, si les pratiques n’évoluent pas, le web et le numérique pourraient en 2030 générer une consommation électrique équivalente à celle de toute l’humanité en 2008.
A l’heure de la 21e Conférence de l’ONU consacrée au réchauffement climatique (Cop21), voici quelques exemples d’initiatives et innovations en matière de technologies durables.
L’entreprise française Qarnot Computing, fondée par l’ingénieur Paul Benoit, a créé le radiateur Q.RAD, qui réutilise la chaleur de serveurs. L’idée est de récupérer la chaleur perdue émise par les serveurs pour chauffer des foyers. Grâce aux réseaux à très haut débit il est désormais possible de disperser des serveurs jusque-là rassemblés dans des datacenters – qui utilisent beaucoup d’énergie pour les refroidir – et de continuer à les faire fonctionner ensemble. Ainsi disséminés, ces mini serveurs peuvent être installés dans des habitations individuelles, collectives, immeubles de bureaux, etc., en remplacement des radiateurs ou autres systèmes de chauffage. Dès que la température baisse, le logiciel développé par l’entreprise transfère les charges de travail vers le serveur concerné pour que les processeurs s’échauffent. Nos futurs chauffages seront alors les serveurs de banques, de centres de recherche, ou encore de studio vidéo et animation 3D, grands consommateurs de calculs complexes. Les utilisateurs des radiateurs profitent d’une chaleur gratuite, puisque financée par les clients de Qarnot Computing. Le résultat : des économies d’électricité, une réduction de la facture de chauffage des ménages, et une diminution des émissions de carbone.
La start up néerlandaise Eneco a aussi développé le même type de système de radiateurs.
Un autre exemple de nouvelle technologie durable est celle de Wysips Crystal développée par l’entreprise française Sunpartner Technologies. Elle permet de recharger un smartphone en exposant son écran à la lumière (naturelle ou artificielle). La technologie pourra être intégrée à tout type de smartphone, le One Touch d’Alcatel en est le premier prototype. Grâce à des cellules photovoltaïques, il est possible de transformer n’importe quel support en surface auto productrice d’électricité. C’est une technologie invisible car intégrée sous la dalle tactile de l’écran lors de sa fabrication.
Cette technologie permet de faire des économies de consommation d’énergie, et relève les challenges d’autonomie des appareils mobiles. Elle intéresse désormais aussi les concepteurs de smartwatches, ces montres très énergivores qui ont rarement plus d’une journée d’autonomie.
Autre exemple d’initiative durable, en décembre le Green Code Lab va réunir pendant 48h 500 étudiants et 50 professionnels venus de 5 continents pour rendre un objet connecté moins consommateur d’énergie. L’évènement permet de promouvoir l’éco conception logicielle auprès des développeurs, de révéler les talents de demain, et de rendre le numérique plus durable. Les premières équipes d’étudiants se verront offrir un accompagnement R&D afin de les aider à créer une start up.
Il existe de nombreuses autres initiatives de développement de technologies durables, j’y reviendrai dans un futur article.