Le concept de ville intelligente a pris de l’ampleur ces dernières années. Ce qui semble naturel puisque l’on prévoit que plus de 70% de la population vivra dans des villes d’ici une trentaine d’années. Le concept de smart city continue d’évoluer et l’impact des technologies géo spatiales de plus en plus attendues.
Aujourd’hui, on ne parle plus uniquement de couches cartographiques et de géo référencement, mais de l’utilisation des données géo spatiales et leur stockage pour les mettre au service des citoyens et de la gouvernance des villes et des sociétés à venir. Pour créer un cadre géo spatial, il faut un référencement complet des ressources distribuées sur les différentes cartes. On pourrait alors utiliser un réseau de capteurs pour collecter l’information dans un cloud public : les conditions des routes, du trafic, des places de parking disponibles, les médecins à proximité, les applications d’urgences etc. tout cela accessible via une appli smart city.
La technologie Big Data améliore considérablement les concepts de gouvernance intelligente, les citoyens et autorités peuvent accéder et contrôler à distance. Par exemple, pour le système d’irrigation d’un jardin public, les autorités peuvent se servir d’un rapport généré via les informations sur le niveau d’humidité, les conditions météo et le type de végétation qui doit être irrigué.
Il existe un nombre très variés de capteurs, par exemple la mesure du volume de remplissage des poubelles peut réguler la fréquence du passage des éboueurs ; ou encore, des capteurs situés dans un sous-sol où sont présents des câblages électriques, de l’eau et du gaz, peuvent prévenir à l’avance de potentielles fuites d’eau, de coupures d’électricité dus aux mouvements détectés ou au niveau d’humidité relevé, ou encore de fuites de gaz. Ces capteurs aident en cas d’urgences mais aussi pour la prévention. Ils peuvent localiser au millimètre près la source de problèmes qui nécessitent une intervention ou réparation.
La société espagnole Libelium commercialise déjà ce type d’équipement multi-capteurs et sa solution est utilisée à différents endroits dans le monde pour de multiples applications. Chaque capteur peut collecter jusqu’à trois différents types d’information, dans le cas de la prévention d’activités volcaniques, un capteur détecte par exemple les vibrations, la présence de gaz et les mouvements sismiques. Ces informations, complétées par d’autres, sont ensuite distribuées à des récepteurs voisins et envoyés via le réseau vers le cloud. Dans le cloud ces informations sont ensuite traitées et envoyées aux personnes et autorités concernées.
La différence entre des capteurs et des balises est que le capteur collecte et envoie des informations à des récepteurs alors que les balises se comportent comme des mini émetteurs/récepteurs pour permettre à des équipements de s’auto localiser. Ces dernières peuvent déclencher des actions ou réactions pour des équipements détectés comme proches, il faut donc que son smartphone ou équipement mobile de situe à proximité d’une balise pour fonctionner. Ces balises pourraient être placées sous le sol, les murs, les immeubles, les fournitures urbaines et permettraient la transmission et réception d’informations en temps réel depuis et à destination d’applications mobiles. Cette information serait ensuite utilisée pour de nombreuses situations : envoyer des messages à propos de fuite de gaz à proximité La liste des possibilités d’utilisation de ces balises, en phase avec de réels besoins, est infinie : gestion des inondations, des incendies, des séismes etc…
Ces capteurs et balises structurent l’internet des objets. On entend par objets les articles de supermarchés, nos propres habits, le mobilier urbain, les cartes de crédit, les téléphones, tout ce sur quoi peut être incorporé un dispositif de communication de proximité, autrement dit un dispositif NFC (Near Field Communication). En principe ces équipements peuvent couvrir un rayon de 2 à 50 mètres.
Une des utilisations peut être les plus intéressantes d’un point de vue gouvernance intelligente est la participation des citoyens. Par exemple, un projet d’amélioration d’une infrastructure, ou la modification du mobilier urbain d’une rue peuvent être publiés sur une plateforme mobile permettant ainsi au citoyen de voir le projet en 3D, et les impacts du projet sur l’environnement urbain. Etre capable de prévoir le niveau d’adhésion ou de rejet d’un tel projet de la part des citoyens en organisant un sondage avec possibilité de commenter, peut prédire le futur succès ou échec de ces projets. On peut se demander s’il n’y a pas là un terrain pour une amélioration de la démocratie, le débat est ouvert…