Ce n’est pas ce que l’on verra au prochain CES (Consumer Electronics Show) de Las Vegas du 6 au 9 Janvier prochain. Le CES c’est le rendez-vous incontournable pour tous les acteurs de l’électronique grand public, qui a vu émerger toutes les innovations de rupture du secteur depuis près de 50 ans et fixe chaque année les tendances technologiques à venir. Il rassemble plus de 3500 exposants et 150 000 participants de plus de 140 pays. La French Tech va y affirmer sa présence, et sera le pays de l’Union Européenne le plus représenté, avec 120 entreprises participantes contre 39 en Allemagne et 33 au Royaume Uni. Dans L’Eureka Park dédié aux start-ups, la France arrive 2eme derrière les Etats Unis avec 25% de start-ups françaises. En amont du salon, 5 entreprises de la French Tech ont reçu un « Innovation Award » pour leur produits : Giroptic et sa 360cam, Citizen Sciences et son D shirt, Withings et sa montre Activité et son Withings Home, mais aussi Lima et son « après ordinateur », Voxtok et sa box audio.
La French Tech, c’est un label créé par l’Etat, dont se réclame toute une génération d’entrepreneurs. L’idée remonte à 2012 et a été impulsée par l’ancienne ministre déléguée aux PME et à l’Economie numérique Fleur Pellerin et a pour objectif de donner de la visibilité aux start-ups françaises, dans l’hexagone et à l’étranger. En janvier 2014 est lancée la « mission French Tech », 15 millions d’euros sont consacrés à promouvoir la marque et 200 millions pour financer des accélérateurs. En Novembre, Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat chargée du numérique depuis avril, a annoncé quelles étaient les villes françaises à recevoir le label « métropoles French Tech », en plus de Paris, qui héberge 60 % des start-up françaises. Il s’agit de : French Tech Aix-Marseille, Bordeaux Métropole numérique, Digital Grenoble, Lille is French Tech, Lyon French Tech, Nantes Tech, Montpellier Métropole numérique, La French Tech Rennes, French Tech Toulouse.
Ces métropoles permettent de faire partie d’un écosystème, ce qui facilite l’accès au financement, et à la commande publique et privée. Une initiative dont les start-ups ont bien besoin car, de l’avis du fondateur de Citizen Sciences, spécialiste des textiles connectés, les entreprises françaises sont attentistes devant l’innovation. Par exemple il a signé son premier grand contrat avec Asics, grande marque japonaise, d’autres marques internationales s’intéressent à son produit, mais il entame seulement des discussions avec Décathlon et le Cop sportif.
Pour le fondateur de Kolibree, entreprise qui a créé un « GPS buccal », il reste encore difficile de convaincre les banques françaises de soutenir les start-ups car elles ne sont pas convaincues que les PME françaises sont capables de révolutionner le marché international. Et pourtant sa brosse à dents connectée compte déjà de nombreuses commandes, et a même inspiré Colgate qui tente de la concurrencer.
Les start-ups françaises n’ont pas froid aux yeux, elles s’attaquent à des marchés de plusieurs millions d’euros et commencent à bouleverser les usages ; elles échappent à tout modèle traditionnel et concurrencent les plus grandes entreprises. Sont-elles donc si incapables de révolutionner le marché international ?