Histoire d’un datacenter vert en Islande

Aujourd’hui, où la masse d’information disponible est si importante que si on la répartissait entre tous les humains, chacun en recevrait trois cent vingt fois la collection de la bibliothèque d’Alexandrie, il est crucial de prévoir des datacenters qui puissent s’inscrire dans une démarche durable pour traiter les Big Data.

L’Islande possède une réserve très vaste d’énergie géo thermique et hydraulique qui assure un réseau électrique avec 100% d’énergie renouvelable.
Verne Global, est un centre de stockage de données critiques. Son site a été construit juste après la seconde guerre mondiale, l’OTAN y qui y avait élu domicile, et dans un contexte de guerre froide le bâtiment a été construit selon ses normes. Tout ce qui relève de la sûreté et sécurité mondiale a été prise en compte à l’époque, et Verne Global a intégré cet aspect sécurité à ses solutions.

L’explosion de l’Eyjafjallajökull n’a eu aucun impact sur ses installations, les communications ont continué et le datacenter a pu fonctionner tout à fait normalement. Il n’y a pas eu de coupure de courant, les 2,5 gigawatts d’électricité qui l’alimentent n’ont subi aucune interruption. L’Enterprise récupère l’électricité des entreprises géothermiques locales pour la distribuer aux différents serveurs. L’un des inconvénients de l’électronique d’aujourd’hui basée sur le silicium, c’est qu’elle dégage beaucoup de chaleur. Dans tout datacenter il faut évacuer cette chaleur. En Islande, l’avantage c’est qu’il suffit d’ouvrir les fenêtres. Le datacenter est donc équipé de dispositifs de protection, un filtrage automatique de l’air, une surveillance avec des détecteurs laser, qui sont affut de la moindre particule qui entre dans le bâtiment. Si un risque de contamination apparait (poussière, fumée, cendres etc.), les systèmes réagissent automatiquement et passent en mode recyclage de l’air intérieur.

Tous leurs datacenters sont reliés aux réseaux mondiaux, et c’est par eux que leur parviennent les données, qui sont traitées puis réexpédiées.
Pour chaque mégawatt d’électricité utilisé (ce qui représente l’alimentation en électricité d’un millier de foyers), ils peuvent traiter 2 ou 3 petaoctets d’informations, et fournir jusqu’à 100 mégawatts.
Des systèmes de câbles sous-marin fournissent les connections redondantes vers les clients en Europe, en Amérique du Nord, et ils ont pour projet d’offrir leur énergie verte au reste du monde, de créer des connections directes vers l’Asie par exemple.
L’Islande est donc en train de devenir un acteur central dans le stockage et le traitement vert des données.
D’ailleurs plusieurs entreprises misent désormais sur l’énergie verte : Google en Finlande, Facebook en Suède, et donnent l’exemple à l’ensemble de l’industrie.